Avril 1959, deux Normaliens (dont je tairais le nom) remarquent deux filles dans la rue qui s’amusent à sonner aux portes et partir en courant. Ils les accostent et les invitent à une surboom.

    2 + 2 = 4. Mais ça fait un peu court pour une boom. Ils invitent donc d’autres copains et copines, dont Jean-François et moi. L’une des deux était Josiane, l’autre Michèle. Vous connaissez la suite. Nous avons ensemble arpenté les rues d’Hussein Dey, fait quelques sorties à la plage sous l’oeil vigilant et soupçonneux de Maman Plumet. Comme Josiane et Michèle étaient très amies, nous avons continué à nous voir, épisodiquement, c’est vrai, mais régulièrement. Josiane était alors une adolescente fragile, émotive, pas très sûre d’elle… touchante. Nous sommes restés amis même après leur séparation. «Les histoires d’Amour finissent mal… en général». Mais je ne suis pas certain qu’elles finissent vraiment. J’ai revu quelques fois Josiane quand elle est devenue «Josée». Outre les réunions des anciens, il nous est arrivé d’aller dîner ensemble quand mes activités professionnelles m’amenaient dans la région de Toulon. Elle avait gardé son allure de jeune fille que j’avais connue des années plus tôt, et je la trouvais plus sûre d’elle, encore que… On avait failli la perdre à Notre dame de la Garde au cours d’une rencontre. Mais tout s’était bien terminé. La dernière fois que je l’ai vue, c’est pour la réunion de Perpignan. Nous avions fait la route ensemble avec Ghylaine. Depuis on s’était téléphoné ou écrit deux ou trois fois.

L’annonce de sa mort brutale a été un énorme choc pour moi. Je n’ai pas pu, ni voulu réprimer un trop plein d’émotion, surtout en retrouvant sa famille que je n’avais plus vue depuis l’Algérie et ses trois filles que j’avais connues toutes petites.

De la bande des quatre, bien que nous ayons rompu les liens du mariage, je crois que nous nous retrouvons Jean-François et moi deux veufs. Michèle est morte en 2000, et Josée/Josiane aujourd’hui.

Amies, amis, Normaliennes, Normaliens, tant que nous serons vivants, nous aurons une pensée pour Elles, car certains d’entre vous ont connu Michèle aussi.

Alain. (ENIB 58/62